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juliensabi93

TROUVER LA PAIX. REFLEXIONS ET OUTILS.

Dernière mise à jour : 7 avr. 2024

Vous l'avez sans doute remarqué, nous évoluons dans un monde et une époque emplies de paradoxes, de complexités, mais aussi de violences et d'hostilités en tous genres. Notre société prône le pacifisme et l'éthique, à juste titre, et décide, consciemment, de fermer les yeux sur cette violence et cette tension qu'elle crée, allant de la simple "incivilité quotidienne" jusqu'à la barbarie gratuite. Cela sans compter le climat anxiogène généré par les médias et notamment les chaines d'informations en continue, nous balançant à la face tout ce que notre monde produit de plus néfaste, sans aucune nuance, le tout sous une grille de lecture des plus éloignées de la neutralité censée être une règle au sein du procédé journalistique, installant en nos esprits des éléments de pensée qui, d'une, ne nous appartiennent pas, et de deux, nous sont nocives en tous points. Dans un tel contexte, comment rester serein ? Comment trouver la paix ? Comment, au fond, ne plus se laisser happé par les éléments extérieurs sans toutefois se couper du monde qui nous entoure ? C'est ce que je vais tâcher d'aborder avec vous aujourd'hui.


DEFINIR LE MAL


Tout d'abord, avant tout combat, il faut identifier son adversaire. C'est une règle de base mais ô combien essentielle. Si vous ressentez un mal être face à la consommation d'informations ; une insécurité profonde lorsque vous sortez de chez vous ou rencontrez des situations évoquant en vous un danger réel ou ressenti ; si vous vous sentez déprimé et anxieux quant à l'avenir, non pour des raisons personnelles et/ou familiales, mais plutôt pour des raisons extérieures, alors il est temps de passer à l'action. Immédiatement. Pour le premier point évoqué, notre époque et notre mode de vie ultra connecté et en constant besoin de consommation influence et contrôle, insidieusement, notre esprit et notre vision à la fois de nous-même, des autres qui nous entourent et de l'environnement dans lequel nous évoluons. Cela peut créer des comportements excessifs, démesurés, des pensées catastrophistes (en lien avec l'angoisse), de la dépression et, dans les cas les plus graves, un passage à l'acte irréparable. Pour quitter définitivement cette spirale dégressive, la première chose à faire est d'une extrême simplicité : couper ses écrans. Ne regardez plus les chaines d'informations, éloignez-vous des réseaux sociaux, des influenceurs politisés, des médias, même numériques, dont la ligne directive est l'actualité et la politique, et reprenez, peu à peu, possession de vous-même. C'est un conseil extrêmement simple, qui m'a été donné lorsque je me suis retrouvé dans ce cas de figure, et les bienfaits en sont considérables ! Tournez-vous plutôt vers des éléments positifs, des choses qui vous stimulent, qui vous rendent acteurs de votre vie. Consacrez-vous à un projet, une passion, dépensez votre énergie ainsi que votre temps à des choses qui vous sont bénéfiques. Cela ne signifie pas vivre dans sa bulle entourée de licornes et d'oiseaux chantant, contrairement aux illusions que peuvent vendre parfois le développement personnel. Se tourner vers le positif n'exclue en rien la conscience des éléments, des réalités, n'exclue en rien la présence d'un combat, d'un engagement profond. Mais en faisant cela, vous contrôlerez vos émotions, vous transformerez le marasme en productivité (je ne parle pas dans le sens capitaliste du terme mais plutôt dans l'idée du faire, de l'action, de l'engagement) qui révéleront votre potentiel.

Concernant le sentiment d'insécurité pouvant aller jusqu'à une forme de paranoïa, cela ne provient pas du néant. Lorsque l'on souffre de cette problématique, cela signifie qu'un ou des évènements anxiogènes voir traumatiques ont eu lieu. Ce sentiment est d'autant plus prononcé lorsque ces évènements se sont produits durant l'enfance et/ou l'adolescence, soit la période de construction. Vous entrez dans une ruelle et percevez un groupe de jeunes particulièrement agité et bruyant et cela déclenche immédiatement un noeud dans l'estomac, une attention totale à chacun de leurs mouvements, et la création mentale de tous les scénarios possibles. Bien sûr, ce danger peut être réel, étant donné le nombre d'agressions se produisant dans ce type de contextes et les environnements toxiques dans lesquels nous sommes parfois contraints d'évoluer (dans ce cas, une seule solution, et cela revient à mon précédent article : partez) mais ce degré de ressenti, lui, trouve une source bien plus profonde et il vous faudra la dénicher, la verbaliser, l'évacuer, et recommencer autant de fois qu'il le faudra tant que cette souffrance persistera. Tournez-vous vers un professionnel compétent et n'ayez pas peur de ce qui sortira de ce travail sur vous-même. Ce sera parfois éprouvant sur l'instant, mais d'une telle délivrance pour le reste de votre existence que vous aurez le sentiment de redécouvrir la vie et le monde à travers une perception tout à fait nouvelle. Car, oui, bien que nous évoluons tous dans un concept de réalité similaire, tout n'est question que de perception, et cette perception est la résultante de notre histoire, de notre personnalité que nous nous sommes construits le plus souvent de façon inconsciente, et notre environnement. Lâcher le sac empli de lourdes pierres que vous portiez sur votre dos des années durant, c'est se donner une chance d'apprécier la vie à sa juste valeur, et être en mesure de faire face aux difficultés et désolations qu'elle contient.


LA PAIX


Je reproche au développement personnel et autres alternatives de la psychologie positive une absence totale de prise en compte du réel que vit le sujet, ainsi que sa propension à ne proposer que des méthodes toutes faites, universalistes et simplistes, qui induisent forcément en erreur, ne créer qu'un leurre, une sorte de placebo qui peut être agréable et bénéfique pendant un temps, mais se verra fondamentalement obsolète face aux problématiques de plus en plus prononcées (je vous conseille d'ailleurs "développement impersonnel" de Julia DeFunès, philosophe et petite-fille du comédien légendaire). Lorsqu'une personne a subi des traumatismes dans l'enfance et/ou l'adolescence, lui dire qu'il suffit de suivre cinq règles pratiques à mettre en place pendant trois minutes par jour, règles dérivées de concepts de psychologie mal maitrisés ; cela ne pourra mener qu'à la catastrophe. De même pour une femme victime de viol, ou d'un homme victime d'agression physique particulièrement violente comme notre pays en compte près de huit-cents par jour. A mes yeux, pour faire la paix, véritablement, profondément, il faut avant tout apprendre à se connaitre, réaliser un travail d'introspection, affronter le mal et ne plus le fuir ni le subir, puis entrer en phase d'acceptation. Accepter ne signifie pas renoncer, c'est tout simplement prendre conscience de ce qui est ainsi que ce qui a été, et vivre avec le plus paisiblement possible. Ecrire, verbaliser, créer et/ou construire et/ou se dépenser et se confier auprès de personnes bienveillantes, professionnelles et/ou de votre entourage proche, sont, selon moi, les clés d'un travail de paix efficient sur le long terme. Vous le méritez et en avez le droit. Accordez-le vous.


FAIRE LE BIEN


Ce sera la conclusion de cet article. Lorsque nous évoluons dans une époque où l'hostilité est des plus fréquentes, où être gentil devient parfois un défaut, et où l'on risque l'agression pour un mot ou un regard, il est aisé de se renfermer, de ne plus accorder la moindre attention à l'autre (en dehors de son cercle proche), et ne vivre que pour soi. C'est une protection, un mécanisme de défense. Pourtant... c'est à force de penser et agir ainsi que nous contribuons à développer cet environnement hostile que nous fustigeons. Nous ne pouvons avoir aucun contrôle sur les agissements des autres, c'est un fait. En revanche, nous avons le contrôle sur les nôtres, et cela fait toute la différence. Nul besoin de se transformer en super-héro ni en l'Abbé Pierre. Se montrer poli, courtois et souriant avec les caissières de supermarché, tendre la main à une personne en difficulté, même pour une action qui vous semble bénin ; intervenir, de quelque manière que ce soit, face à une situation d'agression et/ou d'urgence, au lieu de fermer les yeux ou filmer la scène avec votre smartphone ; conduire avec altruisme sur la route ; accorder quelques minutes de son temps à une personne fragile qui en a besoin, lui offrir un peu d'écoute, d'empathie et des mots agréables... Nous n'avons pas idée à quel point ces petits gestes sont précieux, d'autant plus dans une époque comme celle que nous traversons. Ce sont des petites choses de ce type, répétées et quotidiennes, qui bâtissent, lentement mais sûrement, le monde que nous souhaiterions percevoir davantage. Cela n'appartient qu'à nous.





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