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juliensabi93

L'abus fait aux hommes. Parlons-en.

Dernière mise à jour : 28 juil. 2024

Je souhaite aujourd'hui aborder un thème particulièrement grave encore extrêmement présent et banalisé dans notre société, du moins dans une de ses formes nouvelles que l'évolution des moeurs et des rapports hommes/femmes ont fait naitre, à savoir l'abus et/ou le harcèlement sexuel subis par des hommes. Dans mon dernier ouvrage "Le Temps de l'Espérance", j'ai abordé et exploré le traumatisme à l'enfance, mais aussi la question du viol, des violences conjugales ainsi que de l'abus fait aux femmes (ou jeunes filles). Il est important pour moi, désormais, de mettre en lumière cette tournure de l'abus qui est trop souvent mise sous le tapis, trop souvent moquée, prise à la dérision, comme si être harcelé sexuellement par une femme se devait d'être ressenti comme un compliment. Il est grand temps de replacer le curseur du bon sens non pas pour dénigrer l'homme ou la femme, mais combattre ce fléau qu'est l'abus.


LES FEMMES EN ENTREPRISE.


Aujourd'hui, le harcèlement sexuel, notamment au travail, est fermement combattu, et à juste titre. Le scénario de la jeune femme fraichement arrivée au sein d'une entreprise sur qui le patron ou le chef jette son dévolu, en commençant par des regards lubriques, des gestes déplacés, des invitations, des avances camouflées avec plus ou moins de tact, des sous-entendus dégradants, jusqu'à parfois des attouchements et, dans les cas les plus graves, jusqu'au viol ; ce scénario, tout le monde le connait. Il a été normalisé pendant des décennies, mettant sous silence de trop nombreuses victimes, prises sous la pression du harceleur, le silence des témoins, la crainte de perdre son emploi ou de ne plus en retrouver par la suite... Voilà la définition de l'abus au sein du monde de l'entreprise. Cependant, nous pouvons constater ces dernières années une évolution des moeurs, des comportements féminins dans notre société, observant parfois une véritable inversion des plus stupéfiantes. Dans les entreprises où les femmes sont majoritaires, il est extrêmement fréquent, pour ne pas dire banal, d'assister à des scènes surréalistes où l'abus et l'irrespect le plus total s'expriment dans la plus grande impunité, riant à gorges déployées, tant par des jeunes femmes que des mères de familles quinquagénaires, sans la moindre considération pour l'être qu'elles bafouent délibérément. Le collègue masculin au physique jugé peu flatteur se verra littéralement humilié, moqué et dévalorisé sans aucune gêne, lorsque celui au physique jugé agréable sera traité comme un morceau de viande mis à leur disposition. Cela peut rester "bon enfant", mais le plus souvent, l'intensité de cet abus et de cet irrespect franchissent des paliers, progressivement, laissant planer une atmosphère pesante pour les hommes qui en sont victimes - car oui, mesdames, ordonner à un collègue de travail de l'âge de votre fils qu'il se tourne afin de mieux mater son derrière ou lui demander quand comptera-t-il vendre son corps afin d'en profiter ne sont pas des compliments, ni lui tourner autour en permanence et juger avec virulence chaque femme avec qui il discutera-, jusqu'aux avances décomplexées et l'attouchement. Cela ne doit aucunement être toléré, moqué et dénigré. Si l'on combat l'abus, on doit le combattre sous toutes ses formes. Sans distinction.


PLAIDOYER POUR LA FINESSE, L'ELEGANCE, L'ART DE LA SEDUCTION.


Séduire est un art. Et cela est valable tant pour les hommes que les femmes. Un échange de regards, de sourires, quelques mots agréables autour d'un centre d'intérêt commun, ou en lien à une situation ponctuelle, un environnement, quelques notes d'humour, de l'écoute, de la considération, un échange fluide, délicat, au sein duquel chacun des protagonistes se sent en confiance. Puis un lien se créer, une forme d'attachement, un désir sain, une forme de bien-être qui se dévoile durant chaque instant partagé avec l'être convoité. Puis viennent les regards tendres, les mots doux, les confidences. Enfin les caresses, puis le premier baiser. Séduire demande de la patience, de l'observation, une capacité de dialogue, d'ouverture et de don de soi qui n'est possible qu'envers un être, une personne, que l'on désire, certes, mais aussi et surtout que l'on respecte et que l'on apprivoise dans son entièreté. La finesse, les compliments bien placés (privilégier un "tu es très jolie dans cette tenue" à un "quand je vois des fesses pareilles, je voudrais être la chaise sur laquelle tu t'assois"), le fait de rebondir sur une phrase, une note d'humour, une anecdote que la personne a pu échanger dans le fil de la conversation ; chercher à se valoriser sans porter de masque, sans mentir ni jouer un rôle, être simplement soi dans sa version la plus lumineuse ; apprivoiser l'être désiré est un "jeu" extrêmement agréable, stimulant et noble. Hélas, dans notre époque moderne où les valeurs sont inversées, où le respect disparait, où la langue française est massacrée et le niveau scolaire en chute libre, où la médiocrité est valorisée et où l'hypersexualisation du corps de la femme, mélangée à une misère sexuelle grandissante (des études le prouvent, les jeunes hommes et jeunes femmes ont beaucoup moins de rapports que leurs ainés), la tinderisation de la rencontre et de la relation (dont j'ai parlé dans mon précédent article traitant de la recherche de l'amour dans la France actuelle), sans parler des abus et inversions comportementales créées par le néo-féminisme ; secouez tout cela et vous obtiendrez la recette parfaite pour que la simple notion de séduction, de désir devienne culpabilisée, jetée au piloris.


CONCLUSION


Apprenons à considérer l'autre. Le considérer dans son entièreté, dans sa valeur intrinsèque d'être humain vivant, sensible et unique. Apprenons à le respecter, quel qu'il soit. Homme comme femme. Lorsque les femmes seront libérées des éternels "wesh, mademoiselle, t'as pas un 06 ?", ou d'un patron aux mains baladeuses et aux mots déplacés ; lorsque les hommes pourront évoluer au sein d'un groupe de femmes sans être commentés de quelque manière que ce soit et sans les entendre se plaindre de leurs maris ou amants d'un soir en employant des termes vulgaires et dégradants ; alors le dialogue deviendra possible, et l'art de séduire retrouvera ses lettres de noblesse d'antan. Séduisons-nous, dans le respect, la finesse et le consentement.





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