Je n'avais pas encore abordé le thème politique dans ce blog, mais au vu de la situation dans laquelle la France se trouve actuellement, le sujet était trop important pour l'esquisser. Les dernières élections européennes ont donné le Rassemblement National grand gagnant avec plus de 31 % des voix, largement devant ses concurrents, poussant le Président de la République à réagir le plus ardemment en décidant de dissoudre l'assemblée nationale. Dans la petite sphère politicienne, ce fut la panique générale. Les autres partis de droite (LR et Reconquête) se sont brisés de l'intérieur en un temps record, pendant que la gauche, de nouveau, parvenait à s'unir, même avec la France Insoumise ainsi que le NPA... Pour la France, ils disent. Si, si, je vous assure.
Le Nouveau Front Populaire ainsi que le Rassemblement National sont devenus les grandes menaces de la majorité macronienne, des menaces dites "économiques", sécuritaires et identitaires pour le premier, et le chaos inévitable pour le second. En quelques semaines, la vie politique, d'habitude si barbante et parfois exaspérante, est devenue plus mouvementée et plus divertissante que la plupart des séries Netflix. Mais les français, dans tout cela ?
RUPTURE ACTEE
Emmanuel Macron a semblé chuter de sa tour d'ivoire en découvrant les résultats. Pourtant, s'il s'était intéressé un tant soit peu à son peuple, il aurait compris que cela était plus que prévisible, voire attendu. Sa vision européiste fédérale, son mélange d'une droite libérale et d'une gauche idéologique, son "en même temps" qui n'avance pas, ses maladresses répétées à l'égard d'une franche partie de la population française qu'il n'a jamais cessé de mépriser, ses réformes punitives, ses 49.3, sans parler de la crise des Gilets Jaunes dont il était la cible personnifiée, la crise du Covid et sa manipulation de masse, ses mensonges et son infantilisation, ou encore la révolte des agriculteurs, sans parler également de l'explosion de la violence dans la société française, des OQTF quasiment jamais appliquées, une immigration incontrôlable, une école à la dérive, une justice qui n'a de justice que le nom... Les français en ont assez et l'ont exprimé. L'ère Macronienne est désormais à bout de souffle. Enfin. Mais, comme souvent à travers l'histoire, lorsque le pouvoir en place faillit à sa mission au point de créer, ou du moins laisser se gangréner des crises sans précédent, les extrêmes, en bons opportunistes, sortent toujours gagnants. Etant donné le degré alarmant des problématiques actuelles dans notre pays, les solutions ne peuvent qu'être radicales, tranchées, sans nuance ni mesure. La gauche majoritaire est devenue le temple de l'antisémitisme, de l'islamo-gauchisme abjecte, de la déconstruction de tout ce qui faisait la fierté d'être français, de la haine envers les forces régaliennes ainsi que nos institutions, la haine du riche, de celui qui réussit, la protection des délinquants, à défaut des citoyens, la promotion de la discrimination positive, du néo-féminisme néfaste, du wokisme, et de l'écologie punitive. En face, la droite a également musclé son jeu quant à l'immigration, la justice et la sécurité, quitte à proposer, au passage, des réformes obsolètes telles que la suppression de l'AME et de l'accès aux logements sociaux pour tous les étrangers. D'un point de vue économique, chez les LR ou Reconquête, on suit la lignée libérale de ce courant, lorsqu'au RN, on devient populiste. Ces deux camps sont le nouvel électorat français pour, au moins, la décennie à venir. Terminé les centristes, la gauche socialiste et la droite républicaine, à bas la nuance et la raison, étant donné que, d'évidence, ce concept a lamentablement échoué et réduit, en l'espace de quarante ans, ce grand et beau pays qu'est la France en un véritable tas de poussière à l'agonie. Cependant, doit-on s'en réjouir ?
DES PROMESSES IMPOSSIBLES
La politique est un monde complexe. Il dépend d'un système méticuleusement orchestré afin de se diriger vers un objectif unanimement appliqué par tous les Etats qui souhaitent y avoir un rôle à jouer, et défendre des intérêts qui dépassent de très loin le quotidien de monsieur/madame tout le monde. La finance, le marché global sont ce qui dirigent véritablement la politique en place. Ensuite viennent les alliances et les jeux partisans, les conflits d'intérêts, la technocracie européenne, ainsi que les institutions soi-disant démocratiques tels que le conseil constitutionnel, le groupe des "Sages", présidé par nul autre que Laurent Fabius, et autres fumisteries dont la seule utilité est d'assurer à ce système aux rouages extrêmement bien ficelés de garder son chemin et prospérer, ou du moins, en avoir l'illusion. Ce système économique, politique et institutionnel est un enfer pour quiconque espère changer quoi que ce soit, et se trouve être tellement machiavélique dans son fondement que vouloir en sortir est un suicide collectif. Ce que je veux dire par là, c'est que tant que notre pays est aux mains d'un système aux antipodes du bien de la nation, de son peuple et de son avenir, rien, je dis bien RIEN, ne pourra changer de manière drastique et notable. Taxer les ultras riches à 90 % ? Impossible. Ce sera refusé au conseil constitutionnel comme cela avait été le cas lorsque François Hollande souhaitait les taxer à 75 %. Appliquer toutes les OQTF ? Impossible. Contrôler les frontières ? Impossible. Expulser les délinquants et criminels ayant la double nationalité ? Impossible. L'union Européenne fera office de mur gigantesque et infranchissable lorsque ces questions seront mises sur la table. Ces exemples sont loin d'être exhaustifs... Sans souveraineté et indépendance, aucun changement véritable, profond et concret ne peut voir le jour. Les politiciens qui vous prétendent le contraire mentent, jouent et, malgré les belles paroles qui peuvent, à juste titre, séduire toutes celles et ceux qui souffrent dans notre pays, aujourd'hui, ces gens sont à mille lieux de vos problématiques, sont dans des logiques partisanes, sont affamés de pouvoir, comme tous les autres avant eux, sans exception.
REPONSE CITOYENNE
Je ne dis évidemment pas cela afin de vous inciter à l'abstention, absolument pas. Voter est un droit, et tant qu'il nous reste encore un semblant de démocratie dans ce pays et cette époque désastreuse en bien des points, mieux vaut en profiter. Ce que je dis, c'est que bien que la question politique est d'une grande importance et que voter pour ses idées ou exprimer son ras-le-bol est une chance, n'attendez pas que la politique améliore votre quotidien. La politique a de nombreuses limites et de trop nombreux freins, et est surtout pratiquée par des politiciens de métier prêts à vendre leur mère pour un siège bien au chaud, et le prestige qui en découle. Pour voir un changement dans votre quotidien, la solution, selon moi, est simple : devenez-le. Partout où vous pouvez agir, faites-le. Faisons-le. Comment ? D'abord par un changement de comportement à adopter dans votre vie de tous les jours. Dire bonjour, merci, s'il vous plait, lâcher son smartphone deux minutes et considérer l'autre, considérer l'inconnu devant vous, qui vous regarde, vous sourie et vous adresse la parole. Conduire de manière consciente et responsable sur la route. Respecter la tranquilité de ses voisins. Ce sera déjà un premier pas. Ensuite, essayer, si possible, de faire les bons choix dans sa vie. Qu'ils suivent une vocation ou un raisonnement pragmatique, aller là où nous sommes censés être et faire ce que nous sommes censés faire permet de changer considérablement notre vision du monde, des autres et de nous-même. Lorsque le plan A ne fonctionne pas ou n'est pas réalisable, tentez le B, puis le C. Mais n'attendez pas que le Président ou qui que ce soit à l'Assemblée Nationale parvienne à faire cela pour vous. Ensuite, montrez-vous disponibles. Aider une personne âgée à porter ses courses, lui faire la conversation ; observer et déceler les cas de harcèlements scolaires ou souffrances liées aux violences familiales ou l'inceste auprès des enfants lorsque l'on est enseignant ou personnel éducatif, au lieu de fermer les yeux et attendre que le problème se règle de lui-même ; intervenir, d'une manière ou d'une autre, lorsque l'on est témoin d'une agression ; faire son travail avec sérieux et altruisme, quelque soit le domaine dans lequel nous exerçons ; offrir un repas à un sans-abris ; être un parent responsable et sain (je ne parle pas des erreurs inconscientes et réparables, mais bien de l'abus et de la violence) ; traiter les animaux avec respect et affection, ne pas en adopter lorsque les prochaines vacances à la plage sont plus importantes pour vous que le bien-être de l'animal dont vous avez la charge... Une multitude de gestes, de mots, d'intensions peuvent changer la donne en vous et autour de vous. Le mal de notre époque est l'individualisme. Le second est l'infantilisation (selon moi). Si nous gagnons en responsabilité civique et morale, et agissons dans le sens dans lequel nous voulons voir les choses évoluer, alors nous serons armés afin de faire face aux défaillances politiques.
Ce ne sera pas simple. Cela ne résoudra pas les maux majeurs car nous nous n'avons pas la main sur ces questions. La désolation nous emparera, parfois. Mais cessons d'attendre que l'autre agisse pour nous. Soyons la réponse citoyenne dont notre pays (et plus largement notre époque) souffre le manque.
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